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  • fragments     
               aménagement paysagé de l'écluse St-Michel à Toulouse, Extrait du Travail Personnel Fin Etude, 2004

Et j’aimerais que vous preniez en considération le contraire 
de ce qui est par définition votre mission : 
 ne construisez pas seulement des bâtiments, 
mais créez des espaces libres qui préserveront le vide 
pour que le plein ne bou­che pas la vue 
et qu’il nous reste le vide pour nous reposer.
Wim Wenders, La vérité des images, Paris, L’arche,1992, p.146.



///avant propos : quelques éclaircissements…
La Garonne sur son parcours rencontre des singularités et des solitudes : jonctions avec d’autres confluents, articulations avec le paysage, mais aussi replis, enclavements, isolements.
Une ''solitude'' a particulièrement retenu mon attention : à «l’entrée» de la ville de Toulouse. 
Il s’agit de la confluence de la Garonne avec elle-même : déchirure, séparation par le milieu d’une seule et même entité devenue double pour un instant seulement ; circonvolution du temps et de l’espace ; séparation «créatrice» car porteuse d’un lieu en son sein, une île, 
une jetée.
La singularité d’une rencontre avec soi-même a ainsi été l’élément déclencheur et moteur du projet.
Singularité d’un espace propice à la solitude dans un contexte urbain, contraste, 
lieu «à part», accident se caractérisant par sa fragilité, espace éphémère aux contours flous, aux limites vagues, 
un entre-deux apparemment anodin ; en fait ; un refuge.
Ce lieu se caractérise ainsi par l’ambiguïté de sa définition. Il ''appartiens'' à deux mondes a priori opposés : il est à la fois un élément de la ville, respiration au cœur de la densité, mais il n’en est pas moins indissociable du fleuve qui l’accueille et 
le fait naître en son sein.
L’eau fait ainsi partie intégrante du site. Elle le baigne et le lave ; elle le modèle, le transforme, lui attribue des limites, changeantes en fonction du niveau du fleuve, le caractérise par son mouvement et sa fluidité pour en faire un lieu dans lequel l’éphémère est omniprésent. C’est ici l’instant présent qui prévaut, bien plus que l’avant, ou le devenir…  
…HIC ET NUNC.
Dès lors, il est apparu que tout l’enjeu du projet résidait dans la ''révélation du lieu lui-même'' bien plus que dans la création d’un objet architectural.
Cette jetée dans la Garonne est donc l’occasion de porter une réflexion sur la recherche de l’intervention minimale au plus prés de l’expression même de ce site : répondre au caractère singulier du lieu grâce à une proposition architecturale minimale.

    Morphologie   
    Dédoublement, séparation 
     " What you see is what you see."

     Gustave courbet, L’origine du monde, 1866                                                       Vue aérienne de l’île du ramier et l'écluse St Michel dans la Garonne

     Bien que l’enveloppe protectrice (la peau irriguée de sang) lie l’être vivant à tout ce qui l’entoure,
      '' l’essentiel se trouve enfoui au plus profond de l’organisme tandis que le secondaire se déploie en surface''. 
[…] si dans la cellule vivante l’essentiel est à l’intérieur, où est cet essentiel dans la ville ?
Dans la sphère privée qu’est la maison ou dans la sphère publique qu’est la rue ? 
où est donc le plus profond de l’organisme urbain ? 
[…] Quel est l’invariant de l’inversion de l’intérieur et de l’extérieur ? 
     Pour l’animal primitif, le bord, la petite dépression devenue orifice buc­cal du boyau aveugle ; 
     pour nous, les zones érogènes et tous les lieux d’échange par où s’opère la fusion du dedans et du dehors 
     grâce au retournement du corps sur ses propres frontière.
 Henri Gaudin, Considérations sur l’espace, Monaco,Edition du Rocher, 2003, p.213.
///approcher 
Plus qu’une analyse, l’étude de ce lieu prend la forme d’une approche sensible.
Ce lieu m’a attiré par sa complexité. Pour le dé­crypter, j’ai tenté de le comprendre de maintes manières.
Approche géographique, en le positionnant dans la Garonne, puis approche urbaine en tentant de révéler sa relation à la ville de Toulouse. Enfin approche poétique pour comprendre sa juste ''dimension'' et son ''charme''. Ce lieu se caractérise par l’ambiguïté de sa localisation et de son appartenance réelle, lieu dans la ville ou lieu dans le fleuve qui traverse la ville. D’où une certaine difficulté d’approche.
Le site est dans la Garonne, la Garonne est dans la ville.
À l’entrée de la ville de Toulouse, la confluence de la Garonne avec elle-même referme une dé­chirure, un dédoublement momentané du fleuve.
L’extension radiale de la ville autour du centre ancien et du fleuve, a mis en place une ren­contre entre le vide et le plein, la nature et la civilisation.
Ce lieu se retrouve ainsi à un point de tension du fleuve, à l’endroit même ou il traverse la ville.
L’ambiguïté du lieu repose donc sur une double tension, d’une part entre le fleuve et son double et d’autre part une tension entre le fleuve et la ville.
 
Particularités du lieu
Il se caractérise par une tension, un équilibre entre sa ''rugosité'' et sa ''fragilité''.
Son traitement brutal dessiné par des ingénieurs en 1825, pour protéger l’écluse des assauts de la Garonne. Il est constitué de lourds murs de pierre, d’aménagements primaires. Il se laisse immerger lors des crues de la Garonne.
Sa position est particulière ; géographiquement dans la ville mais aussi hors d’elle, en contrebas, à l’intersection de deux ponts, en dessous des digues.   
Il est inondable.   
La présence de l’eau, visible mais aussi sonore (le bruit de la chute est très présent) donne à ce lieu une immersion dans l’ailleurs. La ville est loin. C’est une aparté, une parenthèse, un espace en creux dans la ville même.
La présence de «l’île sauvage» confirme cet éloi­gnement.
Mais ce lieu est souillé par des négligences ; des bâtis vides, délaissé, murées, des aménagements urbains «vilains», bancs, luminaires.

///Révéler
On ne repère pas le site depuis la ville, on s’y rend intentionnellement ; le but du projet n’est pas de mettre en avant le site, ou d’en faire un élément fort à l’échelle de la ville, mais de révéler ses potentialités «à son échelle». Ainsi, c’est volontairement que le site reste apparemment inaccessible depuis les promenades existantes (haute et basse) : il reste un lieu à part dans la ville.
Ainsi, le site ne se révèle à la ville que de façon éphémère, ponctuelle, fortuite : la floraison des mimosas en février, les lumières différentes suivant qu’elles sont submergées ou non…
Le choix des matériaux (voile de soutènement en indaten) participe de cette même volonté de non-spectaculaire et de non formalisme : il s’agit d’apporter la réponse la plus respectueuse possible, tout le travail portant sur la création «d’espaces libres qui préserveront le vide».
De même, la première étape du projet consiste à ôter les éléments qui de par leur inutilité ou leur manque de pertinence dénaturent le lieu : bâtis inutilisés et mobiliers urbains inadéquats tels que les bornes lumineuses placées dans l’axe de la jetée qui ne fonctionnent d’ailleurs pas. Le site est alors dépouillé, mis à nu.
Dès lors, trois thèmes paraissent pertinents pour orienter le projet : celui de la perception, optant ainsi pour une approche sensible du lieu ; celui du temps, garant d’une volonté d’intégrer les métamorphoses du site ; celui du «sujet acteur» de ce lieu, car c’est à lui qu’est destiné le projet.
 
1/ Perceptions
Le traitement sera exclusivement guidé par le contexte. Les émotions seront renforcées, mises en valeur : la relation à l’eau, l’isolement, les vues, les ambiances sonores…
Ce travail est ainsi une recherche de l’expression minimale au plus près de l’expression même de ce site : répondre au caractère singulier du lieu grâce à une proposition architecturale minimale.
Par «caractère singulier» nous entendons la fragilité, la rugosité, le dépouillement, l’isolement du site. Nous pensons aussi à sa position d’entre deux : entre deux rives, deux ponts, deux bras (de la Garonne), deux eaux (l’écluse), deux rangées d’arbres.
Plastiquement guidé par la nature même du lieu (aménagement d’ingénierie hydraulique autour de l’écluse), toutes les interventions se font autour d’un matériau : l’acier ; autour d’un élément : des voiles et profiles métallique.
Métal est un matériau à la fois fragile et résistant. Il s’érode avec le temps, il est léger et fin dans son profil et lourd dans son encrage au sol. Plantés dans le sol, ils délimitent des ambiances, cadrent des vues, recoupent des milieux sonores…
Ainsi, le projet s’articule autour de trois ambiances différentes :
> le quai offre un point de vue et un point d’écoute privilégiés sur la chute d’eau.
> la jetée, faille menant à l’eau et point de vue sur la ville et le Pont Neuf.
> les lames, point de vue sur l’île sauvage.
Le quai, la jetée, les lames, ces trois éléments sont indissociables et la jonction (ou l’absence de jonction) entre eux les enrichit mutuellement. 
Arrivant à la jetée par le quai, nous nous retrouvons face au mur de métal ; une ouverture dans ce dernier nous permet de pénétrer dans la faille. Nous nous retrouvons d’un coup dans un espace avec des perceptions différentes : le son de la chute d’eau est atténué, le champ visuel est restreint, on passe d’un espace ouvert à un espace fermé. Les sensations qu’engendre la faille sont ainsi accentuées par le contraste et l’antagonisme de ces deux espaces.
De même, arrivant aux lames, on passe d’espaces plutôt dédiés à l’isolement (la faille et le quai) à un espace où le vis-à-vis et la rencontre avec l’autre sont privilégiés.
Enfin, la végétation est densifiée au bord de la route pour renforcer l’isolement du lieu en augmentant la barrière visuelle vis-à-vis du pont saint Michel et permettre le filtrage du trafic routier.
 
2/ Temps
L’évolution, la transformation du site suivant la hauteur du fleuve rythment la perception que nous pouvons en avoir, tantôt visible, tantôt immergé, deviné.
Le projet met en scène la disparition partielle du lieu en le laissant immergé en cas de remontée des eaux. Cependant, les éléments verticaux dépassent et font prendre conscience du niveau de l’eau en rappelant aux passants qu’à d’autres moments, le lieu existe d’une autre manière.
Au rythme des crues vient se croiser un autre rythme, celui des saisons. Le projet vient renforcer cette perception en intégrant des essences faisant apparaître de fortes variations telles que celles du mimosa.
C’est donc l’instant présent qui prédomine, l’éphémère, la fragilité du lieu, nous renvoyant par-là même à notre propre condition…hic et nunc.   [ اینجا و حالا ]
 
3/ Le sujet spectateur
« Le sujet spectateur n’est pas seulement face à un objet, il est incorporé à une situation dans laquelle il fait pièce au même titre que l’objet. Cette mise en situation a d’ailleurs reçu un nom nouveau dans le jargon artistique: installation.
Une installation n’est pas un environnement ; elle n’est pas d’avantage un objet disposé de sorte à être mis en valeur par son contexte. Elle est l’établissement d’un ensemble singulier de relations spatiales entre l’objet et l’espace architectural, qui force le spectateur à se voir comme faisant partie de la situation créée. »
Thierry de Duve, 
«performance ici et maintenant: l’art minimal, un plaidoyer pour un nouveau théâtre»
(1981), P.181. Essais datés, I. 1974-1989, Paris, la différence, 1987.
Roula Matar, Minimalisme-Et-Architecture, Diplôme, éalr, juin 1998.
Le projet se perçoit peu depuis la ville.
Le projet ne se perçoit pas non plus immédiatement dans sa globalité. Il faut le parcourir pour le découvrir et le «dévoiler».
Le projet demande par conséquent à ses utilisateurs potentiels qu’ils le parcourent, qu’ils fassent le premier pas, qu’ils s’y aventurent.

     Gustave courbet, Le bord de mer à palavas; 1854                                                                             Julien Berneron, La jetee, 2004



la Garonne est plus belle que la rivière qui tra­verse mon village,
mais la Garonne n’est pas plus belle que la rivière qui traverse mon village,
parce que la Garonne n’est pas la rivière qui traverse mon village.
la Garonne porte de grands navires
et à ce jour il y navigue encore,
pour ceux qui voient partout ce qui n’y est pas,
le souvenir des nefs anciennes.
la Garonne descend d’Espagne
et la Garonne se jette dans la mer en France.
tout le monde sait ça.
mais bien peu savent quelle est la rivière de mon village
et où elle va
et d’où elle vient.
et par là même, parce qu’elle appartient à moins de monde,
elle est plus libre et plus grande, la rivière de mon village.
par la Garonne on va vers le Monde.
au-delà de la Garonne il y l’Amérique
et la fortune pour ceux qui la trouvent.
nul n’a jamais pensé à ce qui pouvait bien exister
au-delà de la rivière de mon village.
la rivière de mon village ne fait penser à rien.
celui qui se trouve auprès d’elle est auprès d’elle, tout simplement.





   
 Rafael Navarro, Diptico 60, 1983    Ré-interprétation de Fernando Pessoa, Le Tage, Le gardeur de troupeaux, Poésie Gallimard, 1987, p.69.
Madjid Esfeyni-Farahani, Extrait du TPFE, 2004
Fragments aménagement paysagé de l'écluse St-Michel à Toulouse 
Dir d'étude : G. Jourdan
Sec. Ens : E. Salas
Bibliographie :

ATTALI Jacques, chemins de sagesse, traité du labyrinthe, Fayard (1996)
 
BACHELARD Gaston, L'eau et les rêves, essais sur l'imagination de la matière, édition José Corti, Paris (1942). 
BARTHES Roland, Le plaisir du texte, Seuil, Paris (1973)
BONNEFOY Françoise, CLEMENT Sarah, CHILLIDA, édition du jeu de paume, Paris, (2001) 
BOUVIER Nicolas, L'usage du monde, édition Payot&Rivages, Paris, (1992)
BUREN Daniel, À force de descendre dans la rue, L'art peut-il enfin y monter ? , Sens&Tonka, (1998).
CAUQUELIN Anne, Le site et le paysage, Quadrige/PUF, Paris, (2002). 
Centre Culturel Suisse à Paris, Matière d'art, architecture contemporaine en Suisse, édition Birkhäuser (2001)
COYAUD Maurice, Fourmis sans ombre, le livre du Haïku, Phébus Liberto, Paris, (1978).
 
DEBORD Guy, L’internationale situationniste, édition Van Gennep, Amsterdam (1970) 
DELEUZE Gilles, Pourparlers, les éditions de minuit (1990).

GARRAUD Colette, L'idée de nature dans l'art contemporain, Flammarion, Paris (1994) 
GAUDIN Henri, Considérations sur l'espace, Edition du Rocher, Monaco (2003)
GUIHEUX Alain, Architecture Action, une architecture post-théorique, Sens&Tonka, Paris (2002).
GUILLEVIC, Etier suivi de Autres, Poésie/Gallimard (1991)

L'institut Français d'Architecture, Département Archives et Histoire, Toulouse le délice d'imitation, ed: Mardaga.
MAAlOUF Amin, Les Identités Meurtrières, Grasset, Paris, (1998).
NANCY Jean-Luc, L'intrus, Galilée, Paris (2000).
PAWSON John, Minimum, Phaidon, Paris (1999)
PEREC George, Espèces D'espaces, Galilée, Paris, (1974).
PESSIN Alain / TORGUE Henry-skoff, Villes Imaginaires, édition du champ urbain, Paris, (1980).
PINOS Carme, Some projects [since1991], ACTAR, Barcélona, (1998) 
PREVERT Jacques, Paroles, édition Seuil, Paris (1964).
ROCHE François, L'ombre du caméléon, IFA, Karedas (1994) 
SCHILLING Jürgen, Lieu Etat des lieux, Chapelle Saint-Jacques, Saint-Gaudens (1996)
  
URLBERGER Andrea, Parcours artistiques et virtualités urbaines, édition L'Harmatan, Paris, (2003)
 
VIOLEAU Jean-Louis, situations construites, Sens et Tonka, Paris, (1998).  
Wenders Wim, La vérité des images, L'arche Paris (1992) 

Diplôme :
MATARE Roula, Minimalisme-Et-Architecture

Catalogue d'exposition :

SERRA Richard, Guggenheim Bilbao (1999)


MILET Laurent, Petites machines littorales, Galerie du château d'eau de Toulouse (photo), (2000) 

Périodiques :
AA N° 317, which landscapes, Matti Sanaksenaho #
Quaderns N° 224, Eclats, temps fugace, temps précaire, (1999)
Urbanisme N°334, Jan-Fev 2004

visite :
Passage, Dany CARAVAN, Port-Bou, Espagne






Filmographie : 

WONG KAR WAI, In The Mood For Love (2000)






MARKER Chris, La jetée (1963)
La jetée . ciné-roman - Chris Marker
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la suite de aménagement paysagé de l'écluse St-Michel à Toulouse en construction

  • papiermétal
  '' la possibilité de l`infinie liberté qui existe quand tout choix vous est enlevé.''
                                                                                                                                             azar nafisi, lire Lolita a Téhéran

A premier regard, ces travaux n`ont aucun intérêt architectural, ni au second regard ! 
Ce sont des travaux de seconde main, deuxième choix, d'une autre zone, … 
'' les restes ''.

Papier recyclé, broyé, métal rouillé
Écriture !
Une certaine forme d'écriture, a la recherche de l'écriture
Lisible, illisible
Une écriture, pas sur le papier
Mais enfouie, dans la chaire même du papier.

Qui revient en surface
Géologiquement,
Se développe par osmose
Et ne cesse de changer,
Dire une chose et autre chose, encore,
par sa matière.

l'écriture
Une interaction entre Le papier et le métal.
le charbon et la grotte.
l'homme et ses souffrances.
Exposition à La Chapelle, Montpellier 2007
Madjid Esfeyni-Farahani


  • La mer verticale [III]                           
 [Il s'agit de la mer qui peut apparaitre au bout d'une rue étroite et en pente, 
                                                                                                                                                      menant vers un port.
Vision surprenante, et pourtant parfaitement naturelle; liée à Un angle de vue.]

Calme sur de lourds pavés inégaux
Après une averse soudaine
Les affiches de film en lambeaux rappellent
Le mur qui se dressait là

Dans les vides entre les bâtiments sur l’horizon
Des navires aux cheveux noirs errant

Les rives seront bientôt rongées
La ville a l’écume aux lèvres
Cravate bleue autour du cou

Dans les ruines se désagrègent les éditions originales
Esquisses pour l`animal parfait

Un étalon avec un reste de piles dans le ventre
Tire la charrette hors de la poussiéreuse jaquette du livre
Et la descend vers la mer. 
Quelle vision avons-nous du développement de Bakou et des autres villes d’Azerbaijan ?
Sous quel angle pouvons-nous envisager ces transformations ?
La modernité : est-ce détruire et remplacer ou organiser entre passé, présent et futur ?
Organiser c’est trouver la place juste de chaque chose, et donc laisser ouvert le choix des possibles.
En l’occurrence, vers quel choix urbanistique se dirige t-on à Bakou?
L’envie de briller avec des pétrodollars, laisser la façade maritime au marques comme Chanel, Bulgari, Nike, ne risque t-elle pas de dénaturer Bakou et qu’elle ressemble à beaucoup d’autres villes, sans âme, et dénuée de sens …

Ce dont on peut avoir peur, c’est de voir Bakou disparaître avec la globalisation dévorante, que la ville se transforme en une vitrine vide de sens: une carcasse de Nike aussi vulgaire que la statue démesurée de Hakim Nezami Ganjavi.

Finalement, je pose cette ultime question :
Ce désir légitime de modernité ne risque t’il pas de detruire une parti du patrimoine de cette ville et les besoins immediats de la population ?

Madjid Esfeyni-Farahani
Bakou, 20 mai 2009
Conférence dans le cadre de WorkShop REA