musique

to ra man chashm dar raham by madjidesfeyni de Nima youshij 




NAFIR Musique, Danse, Poésie persanes…
membre du groupe 
http://www.myspace.com/nafir.legroupe


Chant, Daf
la poésie est pour moi le vecteur essentiel de la musique.
J'ai traversé le désert culturel iranien entre 1980/1990,
en s’accrochant à la poésie contemporaine persane,
mon instrument est ma voix,
mon lieu, un chemin dans la montagne,
mon livre, ma mémoire et quelques vielles pages du livre de poésies de NimaYoushij.  

 [ ... On peut dire que je ressemble à un fleuve où l’on peut prendre tranquillement de l’eau à différents endroits de sa course.]
[ en Persan (  1  ) (  2  ) ( 3 )]
site officiel de Nimayoushij


une sélection de la poésie de Nimayoushij [1274-1338] [1895-1959]
livres de poches 
1er édition, Déi mah 1342
 Déc 1963

La mémoire fut le lieu de refuge inviolable,
où les Mollahs ne pouvaient pas encore fouiller,
mais cela n’a pas tardé à se produire.

 

''la préface''
...
la poésie est une clameur,
Elle doit être entendue comme la musique.
Toute poésie destinée à n’être que lue
et enfermée dans sa typographie, n’est pas finie.
Elle ne prend son sexe qu’avec la corde vocale,
tout comme le violon
qui prend le sien
avec l’archer qui le touche.
...
Léo Ferré
La poésie contemporaine ne chante plus Elle rampe.
live 1973 
Concert de Nafir | Baloard
 Mer 25 mai 2011
Baloird - Bd louis Blanc, Montpellier
Nelly Reyhani                      Danse
Hossein Fahimi Rad             Chant, setar
Mossi Soltan                        Tonbak
Olivier Privat                      Oud, chant
Madjid Esfeyni                    Chant, daf
Mona Emad                         Chant 





5 mai 2011
Montpellier :
1- Foroutan
2- Bolbolé shourideh, Narges mast
3- Shahr ashoub
5- Padeshahe khouban
6- Dast dar
7- Iran ey saraye omid 




Suite II : festival voix vives, Sète 20-28 juillet 2012 :
l'orchestre inespéré [ Philippe Tancelin ]

Il l'avait mis en boucle....ouvert sur l'ordinateur, le fichier répétait inlassablement le même morceau d'improvisation pour basse, oud, violon, voix alto et percussion...On parle souvent de paysages ou de décors dans lesquels se déroule une, des scènes avec leurs personnages qu'incarne tel ou tel instrument selon une dramaturgie construite dans le plus ou moins grand respect de la convention dramatique de la composition... Voilà sans doute une heure que le fragment de trois minutes vingt cinq secondes revenait dans son oreille interne, toujours différent comme s'il la massait, remettait en circulation tous les canaux sensibles reliant entre elles, les vastes plages de son imaginaire sur lesquelles vibrations et résonances s'en donnaient à oreille joie...
Les murs de la pièce selon la réflexion, la porosité, la densité, la mémoire sonore de ses pierres apparentes, accueillaient l'invention de chaque instrument à la faveur du croisement des cordes, bois et peaux. La basse, le oud, le violon, le bendir n'étaient pas encore des instruments mais des fragments d'instruments dont chaque corde pincée caressée, chaque surface de peau percutée appelait à la construction tout en révélant dans leurs sonorités mêmes, l'impossible définition de ceux-ci... Il en était de même des voix, que l'une chantât et l'autre proférât, elles étaient toutes deux invocatoires de leur propre tessiture...refondant la langue persane autant que la note pour la seule cause du devenir de tous...Une sorte d'orchestre en devenir...une marche-funambule sur le fil de l'écoute par chacun des musiciens...Ainsi il découvrait et venait pour la première fois à entendre sur la corde fragile de sa perception sonore toujours en équilibre harmonique instable, la musique des intervalles entre les notes, entre les voix...Cette musique interpellait, refondait la place, la posture de chaque note dans une partition en perpétuel mouvement selon des révolutions rythmiques qui brassaient tout l'espace physique.
La pièce lui sembla peu à peu se mettre en ébullition dans son infra-matérialité, sans qu'aucun objet constitué ne bougeât en apparence...il se prit lui-même à cette danse atomique de son propre corps physique alors inséparable des murs, des meubles qui définissaient l'espace de la pièce et entraient en résonance avec leur ailleurs, leur au-de-là, la dimension cosmique de leur mouvement interne.
Il crut que ce qu'il entendait à cet instant, devenait musique bien avant tout instrument jusqu'à surgir là, en ses oreilles, aux origines de toutes choses...Il tangua légèrement sur lui-même soudain mû en bâteau ivre sous le courant improvisé des langues musicales et poétiques aux accents contemporains et de l'antique Perse...Que cherchait-il? Ou mieux ...que ne le cherchait-on? Qui le cherchait? Il était là, attendu par l'impatience d'une musique de sa seule écoute, celle que lui autorisait l'orchestre inespéré qui avait construit temps et lieu de son devenir parmi les femmes, hommes rassemblés un soir dans le théâtre de la ville non loin de la mer...L'ordinateur relié à la chaîne stéréo était en tous ses états de rupture de disque dur, la chaîne elle-même avait cédé ses décibels à la distorsion puis à la saturation...A quelques mètres, dans la pièce mitoyenne, on n'entendait plus rien. Un grand calme depuis le sol, montait le long des murs, épaississait l'espace entre eux, le solidifiait en une prise soudaine... Mise à part sa présence au coeur de l'in-ouï, la maison était déserte,.immensément silencieuse...l'orchestre inespéré venait de se produire en lui...
Philippe Tancelin 
9 septembre 2012
Poète-philosophe
Professeur des Universités


Directeur du CICEP



Suite I : Festival de la poésie à Sète : Voix Vive 2012

FÊTE DE L’IMPROVISÉE

Aux musiciennes-musiciens de l'in-ouï

Que s'entend           quand s'apprend à vivre le subtile inaccompli
Qu'écrit-crie                         la tiers-langue surgie des blessures
depuis les fresques ivres de la rencontre....

                                     Un puis une et une et un...
montent de l'ombre comme le liseron au jour
forment un quadrilogue dans le lapsus des instruments

Une voie s'exile entre plaintes à cordes
rumeurs percussives
orages à vent
...vient l'orchestre à son émeute solaire
depuis la haute épreuve de l'écoute       au silence

Les corps labourent l'aire de jeu des sons///bruits////notes
dans la verticale de leurs inconnus

Lente vague sur la grève capricieuse des résonances
chaque main///bouche distribue la pluie intérieure des sons
nus
      à l'orée de la musique et l'été de sa langue

Tout vient                 là
dans l'apparition///révélation de cette clarté liminaire des bruits
qui ouvre l'écoute à son oreille Antérieure
...le concert sera voix de cette oreille qui résonne
depuis la traversée de la forêt des tumultes

Dans les cordes qui vibrent ensemble
les pensées percutent la solitude des formes
les images se dilapident comme un destin qui n'a pas lieu

Nous sommes sur les hauts plateaux de houle et d'abîme
qui font l'allégresse des marches
à travers le milieu
d'in-abordés///d'in-avoués
et n'a besoin que de la nudité pour se vêtir de création

Ici la musique du seuil ne regarde plus
le pays convenu de l'accord composé
elle voit où s'entend le peuple///histoire des contre-temps
                                                                              ...un jour de choeur sur l'épaule muette

Philippe Tancelin 
4 aoùt 2012
Poète-philosophe
Professeur des Universités

Directeur du CICEP

Festival voix vives, Sète 20-28 juillet 2012 :

Marion Diaques      violon, voix

Marc   Siffert          contrebasse
Max    Greze          oud
Nina    Kibuanda     voix
Madjid Esfeyni        voix






سرخی ِ لب‌هایم را / به مادر می‌گویم / انار خورده‌ام

jusqu’à toi / combien de poèmes / encore
Alireza Rôshan 

On croyait que les poètes de l’amour avaient presque disparu de la surface de la terre. 
Faut-il qu’une parole nous vienne d’un pays de l’Orient pour imaginer que le sentiment exalte encore la langue non sans souffrance ? 
« le poème / s’il me vient / cela veut dire / que ma belle n’est pas venue », 
nous dit Alireza Rôshan dans jusqu’à toi combien de poèmes
L’écriture est liée à l’absence de l’autre.
 La présence ôte tout besoin de rejoindre l’expérience solitaire de l’espace scriptural. 
Le poète fait revivre dans la souffrance de la perte l’amour qui le maintient en vie. 
La détresse amoureuse est encore plus aiguë lorsque l’on vit dans un pays chaotique. 

« dans les périodes de bouleversement, on va chercher la poésie. On se réfugie dans la poésie qui propose d’autres mots ». 
D’autres mots, la France, comme tous les pays dont la modernité a dépassé son seuil d’humanité, 
en aurait besoin. 
Mais certains prennent soin de ne pas les laisser s’exprimer. 
Des mots d’amour contre les mots du mercantilisme, 
du profit à tout va, du mensonge et de la manipulation à tout niveau de la société et sans aucune honte. 
De la profondeur contre la surface, 
du regard contre la fuite, 
de la lenteur contre la perte de soi… 
« ta beauté / est comme la lune / pour te voir / il faut veiller ». 
« j’ai la poésie / j’ai la souffrance / j’ai la séparation / je ne t’ai pas, toi / voilà ce que signifie avoir ». 
Le poète nous offre des feuillets détachés à l’amour et à celle qui l’inspire, « mer » et « nuit ». 
« jusqu’à toi / combien de poèmes / encore ». 
Dans le manque, l’amour est le fil conducteur, mais chaque feuillet, 
chaque poème, si bref, se lit en un seul souffle. 
« la solitude / ce n’est pas compliqué / c’est boire du thé / et c’est pleurer / en proie à la séparation ». 
Son amour parti, il l’attend, triste mais créatif. 
« elle m’a enflammé / et de moi / s’est détournée / pour ne pas brûler ». 
Entre passé et avenir, partir et revenir, le présent du poème vient occuper l’espace libre.
 Fermé au monde, ouvert à la perte, les yeux du poète ont besoin de l’aimée. 
Avec Rôshan, on retrouve la simplicité du discours amoureux, beau comme « l’amor ». 
« chaque poème / est une ride / sur la peau de mon âme / vestige de l’instant passé / moi avec le poème /
 je vieillis avec toi ». 
Note de lecture de Nelly Carnet pour la revue (en ligne) littéraire et artistique Temporel
Jusqu'à toi combien de poèmes


بیست شعر از شعرهاي كتابِ نيست  , Vingt poèmes du livre " ketab-e-nist " avec la voix du poète, Alireza Rôshan 
با صدای علیرضا روشن 
تدوین: امید

باران‌های آرام‌ ـ علیرضا‌ روشن
ماه‌در‌محاق
مستی‌با‌جرعهای‌شعر

کاش‌این‌قلم‌
نشانی‌تورامینوشت
نه‌دربدری‌مرا





 علیرضا روشن » مهمان پيش خوان کتاب
Alireza Rôshan, invité de "pish-khan ketab" [ avant premier du livre ]